Analyse de l’habitat

Sur les 162 maisons recensées par l’Insee en 1999, 67 maisons ont été sélectionnées ou repérées lors de l’enquête menée en 2004 par le service de l’Inventaire. Les 95 édifices non pris en compte sont soit postérieurs aux années 1950, limite chronologique imposée dans le cadre de cette étude, soit trop transformés pour être analysables, ou non visibles lors de l’enquête.
Il s’agit d’un habitat groupé, concentré sur 3 sites anciens : le village de Verdigny, les hameaux de Chaudoux et Chaudenay. Il date majoritairement du 19e siècle, exception faite de quelques rares exemples plus anciens. Le hameau de Chaudoux a d’ailleurs en partie brûlé en 1780.
L’habitat à Verdigny est un habitat presque exclusivement vigneron. Ses caractéristiques sont toutefois semblables à celles de l’habitat rural du Sancerrois, l’activité viticole étant jusqu’aux dernières décennies toujours associée à la polyculture et à l’élevage. L’habitat se compose donc de petites maisons à une ou deux pièces sans étage avec étable ou grange accolée, vinée et cellier souvent en basse goutte. Au début du 19e siècle, de nombreuses maisons n’avaient qu’une pièce à vivre et une simple porte à double battant pour tout éclairage. Quelques maisons de vignerons sont surélevées sur cave semi-enterrée mais les exemples sont beaucoup moins fréquents que sur d’autres communes viticoles du Sancerrois. Ces maisons étaient (et sont encore) construites en alignement, le long des voies de circulation ou perpendiculairement à ces dernières.
Un second type d’habitat est apparu dans la seconde moitié du 19e siècle et stigmatise une réelle embellie économique ; il s’agit de la ferme «  bloc à terre » : imposant édifice abritant sous un même toit l’habitation et les bâtiments d’exploitation. Il a la hauteur d’une maison à étage mais ce 2e niveau était réservé au fourrage ; ce n’est que dans les années 1960 que cet étage de grenier est peu à peu aménagé en logement. Ces bâtiments sont généralement construits perpendiculairement aux voies de circulation et souvent isolés sur la parcelle.

Soubassements
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Encadrement
(2)
Encadrement
(2)
L’ensemble du gros œuvre est en moellons de calcaire (carrière de la Perrière) avec parfois quelques éléments en grès : pierre plus dure utilisée pour les soubassements (1). Les murs sont toujours enduits ; il était autrefois préconisé un enduit à chaux et sable de Loire. Les encadrements sont en pierre de taille (2). Certaines lucarnes et accès au grenier ont conservé des encadrements en bois (3).

Encadrement
(3)
Encadrement
(3)
encadrement
(3)
A la fin du 19e siècle, la brique apparaît en encadrement, souvent en alternance avec la pierre. Les toits sont à deux pentes avec pignon ; la pente est d’autant plus marquée que le bâtiment est ancien. Certains logis ont conservé des avancées de toit qui protégeaient l’accès au grenier ou à la cave. La couverture est en tuile plate, remplaçant le chaume encore fréquent au début du 19e siècle. Les constructions de la fin du 19e siècle sont couvertes d’ardoise ou de tuile mécanique.

Transformation d'une grange
(4)

Cet habitat ancien a subi de multiples transformations : rehaussement des bâtiments, aménagement des greniers, transformation des granges (4), modification des ouvertures (5a et 5b). Malgré cette inévitable adaptation de l’habitat aux exigences de la vie moderne, les 3 villages qui composent la commune de Verdigny gardent encore les traces d’un passé qu’il est souhaitable de préserver, si l’on veut conserver l’authenticité de ce territoire viticole.

Ouvertures anciennes
(5a)
État en 1974
Ouvertures nouvelles
(5b)
État actuel

Liste des édifices repérés