Généralités

Chaudoux
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Village de Chaudoux

La commune de Verdigny est la plus petite commune du canton de Sancerre (499ha), entourée par les communes de Sury-en-Vaux au nord, de Saint-Satur à l’est, de Sancerre au sud et de Menetou-Râtel à l’ouest. Son territoire est fortement marqué par deux chaînes de collines (à l'ouest, les côtes de Verdigny et de Chaudoux, à l'est et au sud, la Crêle, la Perrière et les Renardières) ; entre les deux, s’étend une plaine légèrement vallonnée. Des sources alimentent fontaines, puits et station de pompage dans un terrain à dominante calcaire (au lieu-dit la Perrière subsiste une ancienne carrière de pierre).

Notes d'histoire…
La présence d'un habitat gallo-romain sur la commune n'a pas laissé de vestiges marquants, la voie romaine Saint-Satur – Orléans traverserait cependant, selon certains historiens, la commune de Verdigny du nord au sud. La première mention de Verdigny date de 1159 (Verdiniacum ou Verdiniacien) ; la paroisse dépendait au 13e siècle du chapitre de Saint-Pierre-le-Puellier (Bourges), également détenteur de la seigneurie de Verdigny dont les origines restent encore incertaines. Cette terre ne dépendait pas du comté de Sancerre. La justice s'exerçait à Sury-en-Vaux et relevait du Siège de Concressault.
Lors du siège de Sancerre par les troupes royales de Charles IX en 1572, Verdigny, proche de la place forte, servira de lieu de ralliement et de garnison aux troupes de Claude de La Châtre, gouverneur du Berry et sera particulièrement touché par ce conflit armé ; l'église de Verdigny sera d’ailleurs en partie détruite par les protestants ; c’est à cette époque que le chapitre cathédrale acquiert la seigneurie de Verdigny.

Plan du comté
Extrait du plan du comté de Sancerre, conservé au château de Chantilly
Ce plan, a été dessiné par Nicolas Lallemant, dans les années 1670, pour le prince de Condé, comte de Sancerre. La paroisse de Verdigny se situe bien hors des limites du comté, signalées par un trait vert. Comme aujourd’hui, l’habitat se concentre sur 3 lieux-dits : le village et les hameaux de Chaudenay et Chaudoux.

La paroisse de Verdigny comptait environ 220 habitants au 16e siècle. Malgré des conditions de vie misérables (lourdeur de l’impôt pendant tout l'Ancien Régime, rigueur climatique à la fin du 18e siècle), la population rurale (laboureurs et vignerons) doublera entre le 16e siècle et la fin du 18e siècle.
En 1780, le village de Chaudoux est la proie des flammes et le curé de la paroisse consigne dans le registre paroissial l’ampleur des dégâts : le feu ravage les maisons couvertes de paille, pressoirs, granges, vinées, cuves… ; cette description confirme le caractère viticole de l’habitat. Les dîmes de vin de Verdigny faisaient déjà l’objet d’âpres transactions au 13e siècle !

Carte de Cassini
Extrait de la carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle.
La répartition de l’habitat n’a pas changé. Le moulin à vent, qui dominera le coteau des Renardières, n’est toutefois pas mentionné sur cette carte ; sa construction est probablement plus tardive.
Les hameaux de Chaudenay et Chaudoux sont mal situés sur cette carte ; les instruments de mesure au milieu du 18e siècle n'étaient pas d'une grande précision.

Si les dénombrements de population tout au long du 19e siècle attestent la prédominance d’une population de vignerons, ces derniers, petits propriétaires résidents, ne possédant que quelques lopins de terre, pratiquent en fait une polyculture vivrière (la surface des terres labourables représente encore près de 70% de la surface cultivable en 1885). Associée à l’élevage des bovins et des chèvres, cette polyculture se maintiendra jusqu’au milieu du 20e siècle.
La population augmente sensiblement tout au long du 19e siècle, favorisant l’extension des villages de Chaudenay et surtout de Chaudoux. L’église de Verdigny s’avère d’ailleurs, dès 1853, trop petite pour contenir tous les fidèles. La courbe démographique sera ascendante jusqu’en 1891.

Carte d'état-major
Carte d'état-major de 1847
L’accroissement du village de Chaudoux est déjà sensible en 1847

Cette population vigneronne sera frappée de plein fouet par la contamination puis la destruction de la vigne par le phylloxera et l'oïdium : la superficie en vigne passera de 145 hectares en 1885 à 20 hectares en 1898, provoquant par voie de conséquence un exode rural massif. Verdigny perdra en un siècle près de la moitié de ses habitants pour n’atteindre que 282 habitants en 1999.


Verdigny aujourd’hui
Malgré des conditions d'exploitation difficiles, les propriétaires viticulteurs de Verdigny verront la qualité des vins de leur terroir reconnue : l'A.O.C sera officialisée pour les rouges et rosés en 1957. Depuis les années 1970, une politique active de reconquête des terres viticoles, soutenue par quelques fortes personnalités vigneronnes locales et l’adoption de nouvelles techniques de culture et de vinification ont redonné à Verdigny une place importante dans l'économie agricole du canton : la surface plantée en vigne dépasse 250 hectares (50% de la surface totale de la commune). La spécialisation de la culture est réellement affirmée offrant des secteurs d'activités spécialisés où les professionnels montrent leur savoir-faire, participant ainsi à la renommée des vins du Sancerrois.

Chronologie
Chronologie de l'implantation de l'habitat
(d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)

L’ancienneté des 3 villages est bien attestée (Chaudenay dès le 11e siècle). L’habitat est ainsi aggloméré depuis le Moyen Age. Une seule ferme isolée est mentionnée sur l’ancien cadastre au lieu-dit le Patis de Chaudenay. Elle a depuis longtemps disparu. Quant au moulin à vent, il sera détruit dès le milieu du 19e siècle. Le site de la Perrière, connu depuis l'époque médiévale pour sa carrière de pierre sera converti au milieu du 20e siècle en caves souterraines du domaine viticole du même nom.

Sur la commune de Verdigny

• 53 édifices repérés

• 19 édifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 5 objets mobiliers religieux sélectionnés
aucune protection au titre des Monuments Historiques
Pressoir
Créé en 1986 dans une grange appelée « vinée », le musée de Verdigny rassemble une intéressante collection d’outils viticoles datant des 19e et 20e siècles. Ici, le pressoir à vis centrale, toujours en état de fonctionnement.
Procession Saint Vincent
L’entrée dans le 21e siècle n’occulte pas pour autant la persistance des traditions que les vignerons entretiennent et transmettent avec passion. En janvier, la fête de saint Vincent est toujours célébrée, élément de maintien de la cohésion sociale de la corporation vigneronne.