Analyse de l’habitat
Sur les 202 maisons recensées par l’Insee en 1999, 63 ont été repérées ou sélectionnées lors de l’enquête menée en 2002 par le service de l’Inventaire. Les 139 édifices non pris en compte sont soit postérieurs aux années 1950, limite chronologique imposée dans le cadre de cette étude, soit trop transformés pour être analysables, soit non visibles lors de l’enquête.
D’après l’Insee, plus de 63% du parc bâti est antérieur à 1915 dont 20 maisons construites entre 1860 et 1891, période de relative prospérité de la commune.

Typologie

LA MAISON

1) La maison en rez de chaussée

La maison élémentaire à une seule pièce avec une porte et une fenêtre, témoin d’un mode de vie ancien, est encore bien représentée. Sur Vinon, cette maison est cependant rarement antérieure au 19e siècle ou, si la structure est ancienne, elle a toujours subi des transformations. Sous le même toit deux logis de ce type cohabitent souvent.
Sur Vinon, cette maison élémentaire est souvent construite sur une cave semi-enterrée, voire en rez-de-chaussée, le logis proprement dit occupant alors l’étage. Ces logis modestes étaient ceux de paysans vignerons, petits propriétaires de lopins de vigne ou manœuvres, travaillant sur les domaines viticoles aux alentours : la commune était viticole avant la crise du phylloxera et le hameau de Bannon, avec ses alignements de maisons élémentaires sur cave, en est encore l’illustration. L’accès à la cave était toujours en façade, le plus souvent couvert par un appentis, formant saillie (1). Un escalier de pierre de quelques marches, parfois de la valeur d’un étage, parallèle au mur de façade, ou perpendiculaire à celui-ci (2) conduisait à l’habitation.
A ces maisons élémentaires sont souvent accolées étable, écurie ou grange.


(1)

(2)
La maison à deux pièces en façade avec porte centrale, est plus typique des constructions de la 2e moitié du 19e siècle ; on la trouve sur tous les hameaux de la commune, signe d’une certaine vitalité économique à cette période.
2) La maison à étage

La maison à étage est bien représentée au cœur du village, mais aussi à Bannon ; elle est construite au 3e quart, voire au 4e quart du 19e siècle, au bord des routes principales. Si elle occupe souvent une parcelle étroite dans le bourg avec une seule pièce sur rue, elle peut se développer avec une certaine ampleur. La façade est alors rythmée de travées, les chaînages et encadrements de baies deviennent saillants. Le projet de construction d’une mairie en 1900 en est une bonne illustration (3), même s’il revêt un caractère symbolique plus marqué.


(3)
La maison dite « de maître ou de notable », appartient à ce groupe mais s’agrémente alors d’une cour sur rue, d’un jardin ou d’un parc, et de communs. Sur cette commune, plusieurs constructions de ce type ont été repérées ou sélectionnées. Elles datent généralement du milieu du 19e siècle ou du 3e quart du 19e siècle.

LA FERME

La ferme avec bâtiments d’exploitation autour d’une cour dite « ferme à cour ouverte » est peu représentée sur cette commune ; le seul exemple bien conservé en limite du bourg a d’ailleurs été sélectionné ; quant aux fermes dites « bloc à terre » (logis et bâtiments d’exploitation sous un même toit), également peu nombreuses, du moins dans un bon état d’analyse, on les trouve plus souvent dans les hameaux de Récy, la Rèche ou Bannon.

LES MOULINS

Les moulins étaient particulièrement nombreux à Vinon, mais seul le moulin de la Rèche conserve des vestiges d’une construction ancienne (antérieure au 19e siècle) (4). Le moulin du bourg a été remanié et transformé en habitation, celui de Récy, toujours en activité, a été reconstruit au cours des 19e et 20e siècles.


(4)

(5)

Les caractéristiques de l’habitat ancien repéré

Les modes constructifs sont les mêmes que sur les autres communes du sud du Sancerrois. Toutefois l’utilisation du grès dans la construction, inexistante au sud du canton, apparaît ici dans quelques cas isolés ; le moellon de calcaire assisé reste le mode constructif le plus fréquent (5).


(6)

(7)

Quelques transformations récurrentes de l’habitat ancien sont également à noter : l’aménagement des greniers en habitation (5) et les modifications dans la disposition et les dimensions des ouvertures qui parfois ne permettent plus d’analyser l’habitat ancien (6,7).


(5)

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